Septembre est un mois risqué, et pas seulement parce que le rayon fournitures scolaires est devenu infréquentable depuis qu’un homme y exhibant son sexe a été interpellé dans le Var ! Et moi qui pensais que mes enfants étaient la seule menace dans ce genre de rayon !
Septembre, il faut absolument rentrer et surtout dans le moule. Faire, voir, lire, écouter, les listes de propositions/injonctions s’allongent comme celles des fournitures !
Plus modestement, voici mes six suggestions, hippie, potache, ruineuse ou régressive, pour faire l’école buissonnière. Attention la numéro 3 requiert l’accord préalable de votre banquier !
Vague addiction
Dans les années 80, ils se droguent aux vagues biarrottes et autres substances moins iodées, tout en inventant le surf français. Biarritz Surf Gang, la folle histoire du surf français est une série documentaire en 10×6 minutes, qui mêle d’authentiques images d’archives, des séquences d’animation, et des interviews de surfeurs mythiques, dont Laird Hamilton. L’ensemble de ces documents filmés retrace l’histoire insensée, mais triste, de l’avènement du surf en France sur la Grande Plage de Biarritz. C’est ultra bien fichu, tellement passionnant que vous ne le lâcherez pas après le premier épisode. Alors prévoyez bière(s), cacahuètes et envoyez les enfants au lit.
Biarritz Surf Gang, série documentaire, réalisée par Pierre Denoyel et Nathan Curren, est disponible en exclusivité sur STUDIO+, et gratuitement en intégralité jusqu’au 15 septembre, puis sera au programme au Paris Surf & Skateboard Film Festival du 21 au 24 septembre.
Parle à mon Luc
Le concept de base n’est, certes pas nouveau, mais aussi simple qu’hilarant : trois compères Benjamin François, Stéphane Bouley et Daniel Andreyev commentent un film dans les conditions du direct, pendant que vous le regardez chez vous. Vous chargez le podcast, lancez le film au moment indiqué et en avant les commentaires, bourrés de mauvaise foi, mais aussi d’informations, d’anecdotes, de références et d’irrévérence. Parle à mon Luc est entièrement dédié au cinéma de Luc Besson ; son désopilant premier épisode, consacré au « Cinquième Elément », est à retrouver ici.
Affiches classe
Alors que les actuelles affiches de cinéma ont tendance à se standardiser, il y eut un âge d’or des illustrateurs d’affiche. Issues d’une collaboration étroite entre le réalisateur et l’affichiste, certaines d’entre elles sont de véritables œuvres d’art, reflet des parti-pris esthétiques d’une époque.
Chez Sotheby’s, jusqu’au 11 septembre, 166 affiches de cinéma sont mises aux enchères en ligne (pour s’inscrire, se connecter sur www.sothebys.com). On retrouve nombre des grands classiques du cinéma américain ou européen, des années 1920 jusqu’aux classiques des temps modernes. Certaines enchères démarrent à 2.800€, mais une affiche de King Kong datant de 1933, ou un poster de la Dolce Vita, affichent un prix de départ de 20.000€ !
Exercice de mémoire
Caro et Jeunet ne pourraient plus faire les films qu’ils ont réalisés et qui par leur imaginaire singulier, fourmillant, ont durablement marqué le cinéma français. Fils spirituels de Méliès, ils conçoivent le cinéma comme des artisans, des bricoleurs. Mais à l’heure du numérique, construire des décors tels que ceux de La Cité des enfants perdus, serait, pour des raisons financières, impossible. Pour se remémorer l’inquiétante poésie de leur univers cinématographique, découvrir les objets qui les ont inspirés, les projets qui n’ont jamais abouti, une exposition exceptionnelle à la Halle Saint Pierre ouvre ses portes le 7 septembre.
Extraits de films, objets, costumes et autres documents entourant la création cinématographique dialoguent avec les dessins et peintures de Marc Caro et des œuvres d’art singulier réalisées ou collectionnées par Jean-Pierre Jeunet, suivant en cela la ligne exigeante de la Halle Saint-Pierre qui s’attache, exposition après exposition, à présenter l’art populaire contemporain.
En finir avec les enfants
L’école reste un moyen moins radical pour se débarrasser des enfants, socialement plus acceptable que le procédé de Pennywise, le clown tueur imaginé par Stephen King dans It/Ça, dont l’adaptation cinématographique sort en salle le 20 septembre. Ne nous voilons pas la face, il y a une sensation délicieusement sadique pour tout parent à voir un film d’horreur qui s’attaque aux enfants, qui plus est quand l’entité maléfique, qui les tue, s’incarne dans leurs peurs les plus profondes.
On sauvera, toutefois, Eagan Tilghman, cet ado génial qui grime et déguise son petit frère en Pennywise et poste le tout sur Instagram. En quelques jours, Eagan a gagné 10 mille abonnés sur son Instagram, une première page dans le Meridian Star, un long article élogieux dans Cosmopolitan, des reprises sur tous les réseaux sociaux et bientôt une apparition dans The Ellen Show. C’est ce qui s’appelle faire un buzz monstrueux !
Faire des bulles
Je ne vous invite pas à une activité de cancre, installé en fond de classe, à côté du radiateur, mais à ne surtout pas louper la rétrospective Christian Godard, à Paris, dans le quartier des Halles, Galerie Huberty Breyne (Village Saint-Honoré, au 91 de la rue St Honoré, dans le 1er arrondissement de Paris).
Christian Godard, c’est le créateur des BD Norbert et Kari, Martin Milan, scénariste du Vagabond des Limbes et de La Jungle en folie, entre autres, l’ami de Greg, Gotlib et Goscinny. En bref, un maître de la BD. L’exposition dure tout le mois de septembre, et vous aurez le bonheur d’y redécouvrir (ou découvrir) une centaine d’œuvres originales, triées parmi 200 albums, qui ont fait l’histoire de la bande dessinée française de ces 60 dernières années.
Les plus chanceux, ou ceux qui auront bien négocié leur ligne de crédit avec leur banquier, pourront repartir avec une œuvre sous le bras.
Plus d’infos sur l’artiste ici.