Au cœur du mois le plus court de l’année, silence, on s’aime !
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Comme une réplique en forme de blague belge à l’affaire Weinstein, le Festival du Film d’Amour de Mons n’aura pas lieu. Après 33 ans d’existence, l’édition 2018 a été annulée en raison d’accusations de harcèlement portées à l’encontre de son Délégué Général, André Ceuterick. L’affaire débute en novembre dernier, avec l’envoi d’une lettre anonyme, dénonçant le comportement inadéquat envers la gent féminine d’André Ceuterick. Il est confirmé par un proche, qui souhaite, lui aussi, rester anonyme : “Ses propos envers certaines demoiselles, et plus souvent des stagiaires, sont régulièrement tendancieux et déplacés. En pleine réunion, il a notamment proposé à l’une d’elles de faire du ‘corpsworking’. Et si l’on remonte plus loin, en 2008, il a été jusqu’à mettre sa main sur la poitrine d’une stagiaire.” Ce n’est pas du niveau de Weinstein, certes, mais, ça nous balance une ambiance glaciale pour février !
Je vous propose de réchauffer vos petits cœurs frissonnants et désabusés avec cinq suggestions électriques, techniques, frenchy, cinglées et humides.
Coups de foudre
L’amour est un phénomène météorologique pour les français, qui définissent si joliment le choc physique d’une rencontre amoureuse, d’emblée totale. L’anglais, plus prosaïque, l’appelle « Love at first sight ». C’est efficace, mais ça fait moins rêver.
Foudre et regard sont au cœur du court métrage Transient, réalisé par Dustin Farrell, photographe américain. Au cours de l’été 2017, il chasse les tempêtes dans les plaines de l’Arizona et grâce à une caméra Phantom Flex 4K, capable d’enregistrer jusqu’à 1 000 images par seconde, il parvient à capturer la beauté des éclairs. Photographier des éclairs nécessite beaucoup de lumière. Dustin Farrell a donc utilisé des objectifs Zeiss Otus avec une ouverture maximale de f/1,4. Le résultat est … foudroyant !
Transient from Dustin Farrell (www.dfvc.com) on Vimeo.
Technique du plaisir
Pour répondre à l’orage hormonal de la jeunesse, ce n’est pas de l’amour, mais du sexe que l’on retrouve au menu de Sexy Soucis. Ce programme court fait partie de la nouvelle offre numérique, Slash TV, lancée par France Télévision, depuis le 5 février 2018. Destinés à séduire les 18-35 ans, magazines, documentaires et autres pastilles d’humour seront diffusés sur le site FranceTV mais aussi, progressivement,sur Facebook, YouTube, Twitter ou encore Snapchat, selon les projets. « Nous voulons déployer nos offres sur le numérique en exploitant les spécificités de cet univers, explique Tiphaine de Raguenel, directrice de France 4 et « pilote » du projet. Ce faisant, nous espérons renouer un lien plus étroit avec le public des 18-35 ans qui suit certains programmes de France Télévisions. »
Sexy Soucis va certainement rapprocher du monde, en abordant des questions de sexualité, sur un ton décontracté.
Diane Saint-Réquier, présentatrice de ce premier épisode, n’en est pas à son premier coup. Journaliste de formation, animatrice de prévention bénévole dans une association de lutte contre le VIH, depuis 2010, et intervenante en milieu scolaire, lors de salons ou festivals, elle a déjà créé un site du même nom. Son succès rapide l’incite à en proposer une déclinaison audiovisuelle, dont le but est d’apporter des réponses claires et précises sur la sexualité, sans frivolité.
Crazy in Love
L’amour ça rend dingue et ça fait chanter. Le plus bel exemple en est la série Crazy Ex-girlfriend, débutée en 2015 , dont la 3e saison s’achève ce mois-ci. Cette série écrite, réalisée et interprétée par Rachel Bloom raconte l’histoire de Rebecca , brillante avocate new-yorkaise qui décide brusquement de tout plaquer, afin de reconquérir Josh, son ancien amour de camp de vacances. Elle part s’installer à West Covina, banlieue de Los Angeles, où vit Josh qui s’apprête à épouser une superbe prof de yoga. Croyant à son amour de jeunesse, l’obstinée Rebecca se révèle légèrement névrosée, narcissique et borderline.
Rachel Bloom s’est fait connaître dès 2010 sur You tube, grâce à son interprétation de chansons humoristiques, dont le clip hilarant Fuck me Ray Bradbury.
« Je m’amusais à reprendre sérieusement les codes de l’industrie pop pour mieux les pervertir avec des paroles surréalistes et des chorégraphies parfois gênantes. Cela donne un aspect comique mais aussi un côté sombre et tragique. » explique Rachel Bloom. La série musicale, Crazy Ex-girlfriend est dans la même veine, mais la censure de CW, chaîne familiale qui la diffuse, oblige Rachel à être plus inventive. « J’adore jurer ! Mais la censure m’a finalement aidée en tant que scénariste. Quand vous avez carte blanche, vous pouvez vous disperser, alors que les contraintes développent votre ingéniosité pour les contourner. »
L’insert de ces morceaux chantés et dansés est original à plus d’un titre. Les chansons sont, en effet, composées exclusivement pour la série. Elles ne sont jamais des spectacles dans le récit, mais représentent des parenthèses de fantasmes des différents protagonistes. En outre, la série présente une grande diversité musicale, chaque morceau étant l’occasion de parodier un style particulier, avec un petit côté trash, désopilant.
La série Crazy Ex-girlfriend est diffusée aux USA par CW et en France par Téva. La saison 3 s’achève le 9 février, mais une quatrième et dernière saison est d’ores et déjà prévue.
French cinécure
Les américains savent fêter l’amour romantique avec la Saint-Valentin, mais il y a un truc que les Français savent faire mieux qu’eux : c’est embrasser. Le French kiss, pratique aventureuse, est antiride et sportif : 29 muscles faciaux se mettent en mouvement et 5 calories sont brûlées. La langue étant une zone érogène plus intense que les lèvres, le French kiss procure d’autres bienfaits non négligeables : réduction des niveaux de cortisol, l’hormone de stress et augmentation de la production d’hormone de liaison, l’ocytocine. Et quand Johnny Deep nous explique comment le pratiquer, très difficile de résister.
Cry Baby, film de John Waters – 1990
Notre cinématographie est tout aussi aventureuse, comme en témoigne la 8ème édition de My French Film Festival.com qui a démarré le 19 janvier et se déroule jusqu’au 19 février. Ce concept inédit de festival en ligne, créé par Unifrance, a pour but de « mettre en lumière la jeune génération de cinéastes français et qui permet aux internautes du monde entier de partager leur amour du cinéma français ». Les films sont disponibles en ligne dans le monde entier sur la plateforme myFrenchFilmFestival.com, ainsi que sur une trentaine d’autre plateformes partenaires, dont iTunes. Les courts métrages sont gratuits, après inscription sur la plateforme, la location des longs métrages est quant à elle payante (1,99€ par film ou 7,99€ pour un accès à tous les films). Des projections en salle sont également prévues, ainsi que des diffusions sur plusieurs compagnies aériennes, tout au long de l’année.
My French Film Festival – 2018 – Trailer – International from Anyways on Vimeo.
Parmi les trente films inédits à découvrir, dix longs métrages et dix courts métrages français sont en compétition. Les internautes sont invités à voter pour leur film préféré. Les films sont classés par thématique et, évidemment, il y en a une dédiée au Love « à la française ». Pour ma part, j’ai adoré, Belle à croquer d’Axel Courtière, qui appartient à la catégorie What the F…rench !, parce que je ne peux pas plus résister à Catherine Deneuve, en bustier et leggings blancs, qu’à un French kiss.
Love aquatique
Pour surfer encore sur cette vague d’amour qui déferle sur les grands écrans -avec le final, certainement fade, des Cinquante nuances – je vous invite à aller voir un film d’amour, humide et fantastique, qui fait l’objet de quelques controverses. La Forme de l’eau, le dernier long métrage de Guillermo Del Toro, a remporté le Lion d’Or lors de la dernière Mostra de Venise et part grand favori pour les Oscars. Il sort le 21 février sur les écrans français, précédé d’une réputation toute aussi prestigieuse que sulfureuse.
Pendant la guerre froide, une jeune femme muette est employée comme femme de ménage dans un laboratoire secret. Elle s’éprend de la créature aquatique qui s’y trouve séquestrée, une sorte de lézard plutôt bien gaulé, qu’elle va tenter de sauver.
Brièvement soupçonné d’avoir plagié un court métrage d’étudiants néerlandais intitulé The Space Between us, Guillermo Del Toro est maintenant accusé par Jean-Pierre Jeunet d’avoir pompé ses idées dans Delicatessen, La Cité des Enfants Perdus et Amélie Poulain. Le coup de gueule de celui-ci est à lire dans Ouest France. Et voici le court métrage réalisé en 2015 :
Jeunet a déclaré qu’il n’en ferait pas un caca nerveux et l’équipe du court métrage néerlandais a affirmé que les deux films étaient différents. Je vous laisse donc juger par vous-mêmes, le 21 février prochain.
Malheureusement et comme d’habitude, les histoires d’amour finissent mal. Et ça, il va bien falloir y survivre !